
Attendre une ombre qui ne vient pas, attente d'un jour, d'une heure, d'une minute, les secondes font mal à chaque battement, vivre pour deux choses uniques, semblant d'essentiel qui se distille dans les veines, à croire que le coeur ne bat que pour cette seule raison. Sensation, vision du futur, apocalyptiques sentiments qui se profilent à l'horizon, sentir la fin proche. Croire et concevoir ce que sera après, un démantèlement de toutes choses espérées jusqu'à lors.
Attendre au pire, attendre une ombre qui file aussi rapide que le vent, attendre sans rien voir, attendre toujours. Morcellement de l'esprit en fosses profondes, trou noir de l'inconscient qui rappelle que rien ne se fait, rien ne se fera. Apprendre les phrases prédites, répéter inlassablement ce qui blesse déjà l'oreille.
Attendre une ombre, aucune arrivée, aucun soulagement. Soupir las.
Attendre une ombre, une voix grave qui s'éloigne, un écho lointain dans la pensée, souvenir passé de ce qui fut et ne sera pas.
Attendre une ombre, s'apprêter doucement à se ramasser en mille morceaux, s'entraîner déjà à se relever, malgré les avertissements, malgré les non-dits et les dire.
Attendre une ombre, une ombre, fardeau léger sur le coeur qui chante doucement des envies incomblées. Attente d'un jour, d'une heure, d'une minute, attente blessante et chaque appel, chaque signe de vie se révélant bouffée d'oxygène. Attendre une ombre, furtive et douce, jour gris qui plane dans le ciel, cernes qui marquent le pourtour des yeux, attendre encore. Connaître la fin, attendre un peu, beaucoup peut-être pour rien. Rien et le vide.
Attendre une ombre, une ombre qui passe et ne qui ne revient pas.
Pas d'aller-retour, le corps tient debout, ferme reste le poing.
Attendre une ombre, espérer être chaque chose qu'elle désire. Attente d'un jour, d'une semaine, d'un mois. Compter sur ses doigts le temps impartit.
Attendre une ombre, une ombre.
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